LE DÉPART TANT ATTENDU
Le 18 février 1979, mon père apprend que le Shah s’est exilé en Egypte. C’est le sujet principal de tous les journaux télévisés. Les communications avec l’Iran étant difficiles, il attend des nouvelles de sa famille.
Le 18 février 1979, mon père apprend que le Shah s’est exilé en Egypte. C’est le sujet principal de tous les journaux télévisés. Les communications avec l’Iran étant difficiles, il attend des nouvelles de sa famille.
Quelques jours après, l’Ayatollah Khomeini rentre en Iran. De retour sur le sol iranien, celui-ci est accueilli comme un roi. Sous ses airs de gentil moine religieux se cache un dictateur qui, dès le lendemain de sa montée au pouvoir, modifie la constitution. Ceci dans le but d’établir lui-même le gouvernement et d’instaurer son veto pour le titre de président de la République Islamique d’Iran.
Depuis la révolution, tous les projets de mon père pour retourner voir sa famille en Iran tombent à l’eau. Il a peur. Qui retournerait dans ce pays avec une telle situation ?
Un de ses cousins a disparu. Il apprend par sa sœur que la police est venue l’embarquer afin de lui poser des questions. À l’heure actuelle, personne ne sait encore ce que le cousin de mon père est devenu.
Il a probablement été assassiné comme des milliers de personnes pourtant favorables au nouveau régime.
Il doit maintenant se débrouiller tout seul. L’argent envoyé par son père ne lui parvient plus. Le nouveau régime mis en place ne tarde pas à contrarier les puissances occidentales qui imposent alors des sanctions à l’Iran. Mon père arrive tant bien que mal à trouver un job d’étudiant qui lui permet de continuer à payer son loyer ainsi que ses études afin d’obtenir son diplôme.
Très vite, mon père trouve un emploi dans son secteur. Il travaille au sein d’une ASBL pour le service juridique. Plusieurs années passent ; pourtant, mon père n’est toujours pas retourné en Iran. Il a une situation stable en Belgique. Il rencontre ma mère, Natalie, et s’installe dans un appartement.