Une fois le service militaire terminé, mon père pouvait quitter l’Iran sans aucun problème pour venir faire ses études en Belgique.
Il quitte le service militaire avec le grade de sergent. S'il part à l’étranger, il n’y a pas de risque qu’il soit rappelé pour venir honorer le serment qu’il a prêté de rejoindre l’armée en cas de besoin.
Mon père quitte l’Iran pour rejoindre la Belgique. C’est un long voyage. Il doit d’abord faire escale en Allemagne. De la Belgique, il ne connaît rien. Il va devoir apprendre le français avant de se lancer dans les études.
Lorsqu’il recevait des nouvelles d’Iran, celles-ci étaient principalement en rapport avec la situation politique présente dans le pays. Un jour, il apprit que des manifestations avaient eu lieu dans une ville sainte. C’était le début de la révolution.
L’homme à l’origine de ces insultes est en réalité l’Ayatollah Khomenei. Exilé en Irak et puis en France car il s’opposait à la politique de modernisme du Shah, il se radicalise et souhaite voir monter une République Islamique en Iran.
En parallèle, mon père commence ses études de droit. Son niveau en français n’étant pas encore assez bon, il décide de ne pas continuer et se réoriente dans la branche d’assistance sociale.
Un an est passé… L’Ayatollah Khomenei a pris énormément d’influence en Iran. Il envoyait des cassettes audio depuis la France pour diffuser sa propagande dans les marchés locaux. La population est montée contre le Shah et de grandes manifestations font rage à Téhéran. Mon père craint pour sa famille.
Le 8 septembre 1978, une manifestation immense est organisée au sein de la capitale. Désemparée, l'armée propose au Shah d'instaurer la loi martiale. Celui-ci, dans un premier temps, refuse. Mais les manifestations devenant de plus en plus violentes, le Shah cède et l'armée descend dans les rues. Les manifestations sont réprimées violemment et le Shah perd ses derniers soutiens ce jour-là.